Il est difficile de définir le concept de bien s’habiller. Les paramètres de ce qui constitue le bon ou le mauvais goût sont discutables, car tout est personnel et interprétable. Même la question de savoir comment combiner les couleurs est très personnelle et discutable. Bien s’habiller, ce n’est pas seulement être beau, propre, soigné et harmonieux, c’est aussi répondre à ce que la culture impose.
« Les modes ne sont que le reflet des coutumes de l’époque » (Laver, 1969). (Laver, 1969) ; avec cette citation, ce que l’on cherche à indiquer, c’est que le sens esthétique du moment intervient dans la façon dont les hommes et les femmes s’habillent en fonction des époques, des circonstances et des lieux géographiques.
Au cours de l’histoire, la mode a évolué en fonction de divers facteurs tels que l’économie, la société, la politique, ainsi que de minuscules événements qui ont été provoqués par des personnes appartenant à l’élite, très respectables parmi leurs contemporains, et qui ont une influence sur le public.
L’émergence du « coolhunter »
En 1960, un nouveau type de créateurs est apparu : les stylistes, désormais connus sous le nom de « coolhunters » (chasseur de tendances). Ces professionnels seront chargés de détecter et de définir les silhouettes, formes, couleurs et tissus qui correspondront au goût de la clientèle un an plus tard (ce laps de temps est nécessaire pour matérialiser le produit final en grands volumes).
Le travail consiste à faire des prédictions sur les changements ou les urgences concernant la culture de la consommation et de la mode.
Son activité consiste essentiellement à collecter des informations sur les thèmes ou les tendances de la mode, principalement dans la rue et sur Internet.
Ces informations ont eu un impact important en aidant les entreprises à se préparer à tirer parti des tendances sociales.
Un bon coolhunter doit être conscient des aspirations de l’utilisateur pour pouvoir proposer des tendances valables, sinon les entreprises courent le risque de subir de lourdes pertes, car il ne s’agit pas d’une affaire exacte et la possibilité que le public ne l’assimile pas et le rejette est envisageable.
« Christian Dior disait qu’aucune femme ne sait s’habiller avant l’âge de trente ans, une affirmation qui semble cruellement vraie si l’on regarde l’état de nos rues » (Deslandres, 1998). (Deslandres, 1998), et il a probablement raison, étant donné qu’aujourd’hui les gens sont saturés d’informations et d’images multiples générées par les marques, et qu’elles n’influencent pas toujours un bon habillage.
La mode actuelle propose des tendances afin que chaque utilisateur puisse choisir celle qui convient le mieux à son profil, et c’est à ce moment-là qu’il a tendance à faire des erreurs en utilisant tout ensemble sans appliquer l’option de modification. Ils ont tendance à se limiter aux combinaisons établies par la marque, le créateur ou le publicitaire, et oublient souvent de les interchanger avec des vêtements d’autres styles ou avec des basiques.
Prendre soin de son image est l’une des priorités lorsqu’il s’agit de soigner sa propre apparence
Aujourd’hui, la bonne tenue vestimentaire est régie par les concepts moraux attribués au corps humain tout au long de l’histoire, et se caractérise aujourd’hui par le fait de le mettre en valeur par le biais de l’habillement et non par le fait de le cacher en raison de préjugés moralistes.
De même qu’il existe des règles ou des paramètres établis par une société, afin que le langage parlé soit exprimé correctement et produise l’effet désiré sur l’auditoire, même avec des variations de termes et de langage en fonction de l’époque et de l’espace dans lesquels il se trouve, il en va de même pour les vêtements.
Pour bien s’habiller, il faut non seulement être conscient de ce que la mode dicte à ce moment précis (c’est-à-dire de ce que la société établit comme acceptable), mais il faut aussi être conscient de ses défauts et de ses attributs (c’est-à-dire de ce qui est acceptable) et les attributs que l’on possède (selon les paramètres de beauté actuels) afin de masquer ces défauts et de mettre en valeur les attributs pour construire son propre style et son bon goût, en utilisant les vêtements en vogue.
Bien s’habiller, c’est exprimer son respect pour ceux qui vous entourent.
Comme il a été indiqué, une bonne tenue vestimentaire répond toujours à la dernière définition de la beauté délimitée par les personnes d’une culture et d’une époque données. Cependant, la beauté peut être obtenue par une bonne tenue vestimentaire, qui reflète l’élégance d’une personne.
De nos jours, l’élégance dans l’apparence extérieure d’un individu consiste à être simple, fini, léger, pas surchargé, c’est-à-dire obtenu par des moyens peu compliqués. En présence d’une image présentant ces qualités, on ressent un certain plaisir esthétique.
Deslandres (1998) souligne à juste titre que « s’exprimer dans un costume harmonieux représente un accomplissement similaire à celui d’une œuvre d’art ».
Les personnes qui doivent fonctionner en société ont droit à une certaine coquetterie, qui dénote le désir de plaire, car sans doute, plus une personne est reçue partout, plus elle prend soin de se rendre agréable aux yeux des autres.
Il n’est pas de bon ton d’être négligent dans sa tenue vestimentaire et sa toilette, car cela dénoterait un manque de courtoisie envers l’opinion des autres. La personne négligente est ridicule aux yeux de ses propres amis, et l’apathie et la négligence de soi l’éloignent souvent de la sympathie de tous.
Comme il a déjà été dit que l’élégance est la simplicité, il n’est pas nécessaire de dépenser énormément en costumes, mais il faut accorder une grande attention au choix des robes et aux ornements complémentaires. Il doit y avoir une harmonie de couleurs et la tenue doit être adaptée aux circonstances, car s’habiller pour une promenade matinale n’est pas la même chose que s’habiller pour un thé l’après-midi, ou pour une fête champêtre que pour une réception.
Dans cette optique, tout le monde peut acquérir un look vraiment élégant, mais sans oublier que le plus grand soin doit être apporté à sa propre toilette, ce que tout le monde peut et doit faire. Des ongles sales et mal taillés, des dents en désordre, des cheveux en désordre, etc., sont une nuisance pour l’œil et détruisent le bon effet qu’un costume correct peut produire, et cela peut être évité avec peu de travail et sans grand gaspillage.
L’homme vraiment élégant n’abuse pas non plus des bagues et des bijoux ; le strict nécessaire suffit.
Enfin, on peut soigner son costume et ses bonnes manières, sans faire preuve de pédanterie ou de présomption.
Savoir s’habiller dans toutes les situations qui se présentent, combiner les vêtements de la bonne manière et choisir ce qui est le plus approprié pour chaque moment ou occasion, montrera le bon travail d’une personne, son bon goût et transmettra sa personnalité.
En concluant avec le présent chapitre, on peut observer qu’en passant en revue l’histoire de la mode, chez n’importe quel auteur, nous avons trouvé, l’une après l’autre, les raisons pour lesquelles l’homme s’est habillé, du plus profond et du plus intime au plus superficiel, car tout au long de la civilisation, à chaque étape de l’histoire, l’une ou l’autre a été appliquée. Cette même histoire montre que la gêne, voire l’agression envers son propre corps, a accompagné l’utilisation des vêtements ; dans le cas des femmes, leur répression physique et sociale s’est traduite par certaines formes d’habillement : paniers, bustes, baleines, corsets, et par des coiffures et des ornements exagérément compliqués. S’habiller est devenu quelque chose d’inné pour l’être humain, quelque chose d’indispensable. Même dans la société nudiste la plus radicale ou la plus primitive, les humains qui la forment se pareront, se coifferont et prendront soin de leur apparence, car cela est si profondément assimilé à leur personnalité qu’ils se sentiraient étranges s’ils ne le faisaient pas.
S’habiller, comme marcher, différencie l’homo sapiens des autres animaux.
Le vêtement est peut-être la première expression de la différenciation entre l’espèce humaine et le reste des êtres vivants ; dès que l’individu s’habitue au vêtement, il a tendance à se spécialiser, une tendance qui n’a pas cessé depuis qu’il est apparu comme habitant de cette planète. Les vêtements sont un élément essentiel de la culture des peuples.
D’autre part, on en a déduit que la mode, interprétée comme telle aujourd’hui, prend naissance au moment précis où l’appréciation esthétique intervient dans la composition des vêtements.
Avec l’étude de la mode vestimentaire, on s’est rendu compte que le vêtement est peut-être le plus grand allié de la beauté, pour autant que l’on sache en tirer le meilleur parti.